11.7.11

South Sudan Oyee!

C'est écrit partout l'afrique compte depuis ce matin 54 pays. Bienvenue au Sud Soudan, "A nation of black african" (cf site officel), son drapeau gribouillé par un kenyan fainéant, un nom qui fleur la guerre froide, et un président télégénique avec un nom de héros de BD (Salva Kiir) et des chapeaux de pasteur du far west.

Parmi les futurs spots touristique du Sud Soudan, notons la bonne ville de Fachoda, qui devrait réveiller de tout élève un peu attentif au cours d’histoire de 1ère, autant dire pas grand monde.
Fachoda donc c’est ca . Et accessoirement Fachoda est aujourd’hui au milieu d’une zone pétrolifère récente et prometteuse. Tiens tiens…

Dans quelques années le cas Sud soudanais sera sans doute le chapitre préféré du cours « Géopolitique – Le grand jeu » de tous les Sciences po d’à travers le monde.

Explication :

Le Soudan est un pays immense et sous peuplé gouverné par une minorité islamistante. Malgré son nom (pays des noirs en arabe), le Soudan est gouverné par une minorité arabo-métissée, héritiere d’une idéologie anti occidental et messianiste (le madhisme).

Au milieu des années 90 le Soudan se découvre plein de pétrole, plutôt localisé dans le Sud. Or le Sud est en effet « noir », tout comme l’ouest (le Darfour), et ces deux régions servent depuis 2000 ans de réservoir de mains d’oeuvre aux nordistes.

Au départ le gouvernement de Karthoum voit le pétrole comme une bénédiction, la chance de batir une armée puissante qui matera pour de bon les rebéllions qui traine depuis 50 ans dans ses périphéries. Grave erreur…

Politique de la tenaille

« Un état s’effondre comme une tour : Saper la base, élaguer les étages, et donner la pichenette fatale ».

La base : Soutien massif au SPLA entre 95 et 2005, souvent via des ONG évangéliste américaine, croisés du 21ème siècle débarqués pour défendre les forcément gentils noirs christiano-animiste.

Les étages : Vive la France, ses missions humanitaires régulières au Centrafrique et au Tchad, « son » oléoduc Tchad – Cameroun, premier maillon d’un long réseau..

Entretemps : Quelques comédies sur le « génocide » du Darfour, Ben Laden, des viols et des églises brulées.

Au final un accord de « paix » obtenu en 2005, El Bechir sauve sa peau en échange du morceau Sud Soudan qui devient d’abord autonome et donc indépendant.

Ce qui m’embête là-dedans ? 3 choses.

Le Sud Soudan c’est la république des ONG. Juba est une des villes les plus chères du monde pour le logement de qualité. Les ONG c’est plein de jolies filles mais ca n’a jamais développé quoique ce soit. Je leur accorde une certaine utilité en période de crise humanitaire, mais en temps de paix ça reste des blancs qui utilisent l’argent des blancs pour que les noirs fassent ce que veulent les blancs. On a beau dire que cette fois c’est pour leur bien je ne vois pas de différence avec le temps béni. Ah si le fouet…

Les USA veulent installer africom, le « commandement militaire africain », à Juba. No comment..

A 700 km à l’est du SS il y a un territoire indépendant de facto depuis 15 ans, qui a connu plusieurs transition démocratique pacifique, qui a sa monnaie, son armée, son parlement et qui n’a jamais demandé l’aide de personne. Ca s’appelle le Somaliland, et ca n’est reconnu par personne pour d’obscure considération historico-juridiques, parce qu’une obscure résolution de l’ONU a proclamé l’unité éternelle de la Somalie, parce qu’on évoque l’intangibilité des frontières (Sud Soudan donc..), parce qu’en fait tout le monde s’en fout d’un bled où il n'y a que des vaches et des humains.

Bienvenue au Sud Soudan quand même.

Rouge : Oléoduc Tchad – Cameroun (made by Total – Texaco)
Pointillé : Prolongement possible
Bleu : Oléduc Soudanais (made by China)


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